Niki de SAINT PHALLE
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France 1930 - 2002
Nouveau Realisme
Née à Paris en 1930, Niki de Saint-Phalle est élevée à New York.
Elle commence par exposer en Suisse, puis participe aux expositions-manifestes du groupe des Nouveaux Réalistes jusqu 'en 1963.
Elle réalise ses premiers Tirs à la carabine sur des poches de couleurs en 1960 : "Tirs, 1961" (Collection Musée d'Art Moderne et Contemporain, Nice) et à partir de 1965 les premières "Nana". C'est la "Hon "(1966) (sculpture représentant une grande déesse païenne) qui a déclenché la création de toute une famille de sculptures monumentales comme le "Dragon" (1973). Cette expérience des très grandes sculptures colorées est parvenue à un sommet avec le "Jardin des Tarots" (1979) à Garavicchio en ltalie (splendide monument à la joie de vivre constitué de véritables maisons et gigantesques sculptures dispersées dans la nature). En 1983, elle réalise avec Jean Tinguely la "fontaine Stravinsky" à côté du Centre Pompidou.
Les matériaux essentiels utilisés dans l'art de Niki de Saint Phalle sont les miroirs et le polyester peint comme en témoignent les deux oeuvres prétées par l'artiste au Musée d'Art Moderne et d'Art Contemporain de Nice.
Il y a dans son nom toute la riche ambiguïté du personnage. Il y a la particule aristocratique, la fantaisie poétique et la provocation. Niki de Saint Phalle fait partie de ces êtres d'exception qui pétrissent la pâte de l'existence pour en faire jaillir des étoiles et dont la démesure est si grande que tous les matériaux sont utiles à nourrir l'imaginaire.
Peinture, théâtre, cinéma, mobilier, parfums et sculptures monumentales, bien sûr: autant de moyens d'expression pour dire les douleurs et la richesse de la vie pour celle qui a partagé, pendant plusieurs années, la folie créatrice de Jean Tinguely. Aujourd'hui, après cinquante ans de carrière, s'étale une œuvre foisonnante, opulente, tumultueuse, mais toujours généreuse, qui n'en finit pas de revisiter les légendes. Avec une liberté fulgurante.
Sans racines, comme elle le dit elle-même, Niki n'a cessé de remonter aux traumatismes de l'enfance, écartelée entre une éducation catholique rigide et un père incestueux. Il a fallu tout dire. Mais mieux que sur un divan, dans les tableaux que l'on tue à la carabine, dans les armatures de fer que l'on torture, dans les autels que l'on éclabousse de crachats de peinture. Il a fallu dire, mais en artiste. En grand, en couleur et avec talent. Pour ce scorpion ascendant scorpion, il était non seulement important de vaincre les obstacles, mais aussi d'apprendre à les aimer.
Courage immense, obsessions, lucidité visionnaire: son art a transité par toutes les étapes de l'âme. Des monstres sanguinaires du début, il ne reste plus que quelques dragons multicolores, inoffensifs, que l'on promène en laisse, version conte de fées. Après l'ouragan de la rage, le temps de l'apaisement.
La deuxième partie de son œuvre est radieuse, habitée de sculptures définitivement tournées vers une joie immédiate: les Nanas, déesses païennes éparpillées de Hanovre à Stockholm, le Golem de Jérusalem ou le Jardin des Tarots en Toscane. A la céramique sont venus s'ajouter les bris de miroir: une manière de laisser passer la lumière. Ou de la rendre.
Un double événement vient saluer cette carrière magnifique: un livre autobiographique, entièrement illustré par l'auteure, Traces, et une exposition, Remember, à Fribourg (lire encadré). Entretien téléphonique avec l'artiste qui vit aujourd'hui à San Diego, en Californie.
Repères :
1930: Naissance de Niki de Saint Phalle à Neuilly-sur-Seine. Trois ans plus tard, départ pour le Connecticut.
1947: Travaille comme mannequin pour différents magazines, «Life», «Vogue», etc.
1950: Epouse l'écrivain Harry Mathews à l'insu de sa famille. Elle aura avec lui deux enfants.
1954: Découvre le travail de Gaudi à Barcelone. Première expo.
1960: S'installe avec Jean Tinguely à Paris (l'épouse en 1971). Epoque des Nouveaux Réalistes et des «Tirs» (performances au cours desquelles l'artiste tire sur des tableaux truffés de sachets de peinture).
1965: Premières «Nanas».
1968: Des problèmes de santé dus aux émanations de polyester l'obligent à séjourner à Saint-Moritz.
1978: Réalisation du «Jardin des Tarots» à Garavicchio en Toscane.
1982: Réalisation de la «Fontaine Stravinski» à Paris.
1994: Trois ans après la mort de Tinguely s'installe en Californie. ...
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